A l’instar du passage des anciens aux nouveaux Francs qui s’était fait dans la douleur dans l’hexagone, l’arrivée de l’euro en Europe avait largement perturbé les consommateurs…La prochaine étape, l’euro numérique pourrait donc à son tour faire des remous, tant au niveau du grand public que des banques de détail.
C’est certainement la raison pour laquelle la Banque centrale européenne (BCE), qui porte le projet, prend tout son temps : consultation citoyenne et des différentes parties prenantes, phase expérimentale, exploration des cas d’usage…
Hors de question de précipiter l’arrivée de ce « billet numérique » ! Pour autant, les fondamentaux sont d’ores et déjà posés. Voici ce que l’on en sait.
Euro numérique : de quoi parle-t-on exactement ?
L’euro numérique est défini par la Banque Centrale Européenne, sur son site (www.ecb.europa.eu/paym/digital_euro/html/index.fr.html), comme étant un moyen de paiement équivalent aux billets en euros, mais sous une forme dématérialisée. Cette monnaie électronique serait émise par l’Eurosystème (la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro) et accessible à tous, les ménages comme les entreprises.
Elle existerait parallèlement aux espèces, sans les remplacer, et constituerait une solution de paiement supplémentaire, plus facile à utiliser, tout en contribuant à l’accessibilité et à l’inclusion. Contrairement aux crypto-monnaies telles que le Bitcoin, l’Ethereum ou encore les stable coins, dont les prix sont souvent volatils, et qui ne sont pas garantis par une institution publique, l’euro numérique serait, lui, digne de confiance, car garanti par une banque centrale.
Euro numérique : quels usages ?
Cette nouvelle monnaie digitale n’a pas vocation à être une crypto monnaie spéculative, selon la BCE… Ce sera une monnaie d’échange devant constituer une alternative aux espèces, aux systèmes de paiements électroniques déjà existants, et aux cryptomonnaies. L’euro numérique permettra à tout un chacun de faire des achats, d’envoyer ou de recevoir de l’argent, tout en utilisant une monnaie déjà connue.
Elle permettra des transactions beaucoup plus rapides que les systèmes actuels. On devrait même se rapprocher de l’instantanéité, car les règlements interbancaires ne seront pas requis. Une disponibilité des fonds hébergés dans le « wallet » (portefeuille numérique sécurisé) sera donc garantie 24 heures sur 24, et sept jours sur sept. Enfin, pour préserver la confidentialité des achats du quotidien, tout en contenant les risques de blanchiment, la BCE indique avoir prévu d’introduire une tolérance d’anonymat pour les transactions inférieures à 70 euros.
Euro numérique : quelle échéance ?
Toujours sur son site, la BCE indique : « Nous avons désormais entamé les discussions sur les caractéristiques que pourrait avoir l’euro numérique. Cette phase d’étude, qui durera environ deux ans, a commencé en octobre 2021 et prendra fin en octobre 2023. Nous nous intéressons à la conception de l’euro numérique, à sa distribution aux commerçants et au public ainsi qu’à ses effets sur le marché et aux modifications qu’il faudra peut-être apporter à la législation européenne.
Au terme de cette phase d’étude, nous déciderons s’il convient d’entamer la mise en place d’un euro numérique » …Dont acte, affaire à suivre !